jeudi 24 mars 2016

Les politiciens méritent-ils notre confiance?

Un sondage donne un verdict inquiétant 79% des répondants ne font pas confiance aux politiciens. Je dis inquiétant parce que 21% semblent ne pas être dérangés par cette dérive dans une société dite démocratique.

Réduire la confiance envers nos politiciens à l'apparence du show de la période des questions de 45 minutes par jour à l'Assemblée nationale est bien naïf. Le mal est bien plus profond que cette joute oratoire.

Est-ce que je ferais confiance à mon voisin s'il avait le comportement de certains politiciens? Prenez celui que vous voulez.

Si nous regardons en profondeur, quels seraient les critères qui établissent ou non la confiance envers nos politiciens ce serait au départ:

  1. Que l'intégrité soit au-dessus de tout. Chaque député devrait signer un code d'honneur dès son assermentation et s'il déroge, il doit démissionner sans aucune prime.
  2. Que les politiques soient pour le bien commun de la majorité et non pour favoriser une petite gang d'amis. Tout lobbyiste est interdit, sous toutes ses formes.
  3. Que l'Assemblée nationale sanctionne sévèrement tout député qui fait des attaques personnelles directes ou indirectes envers un autre député. Les appels au règlement qui n'en sont pas devraient être aussi sanctionnés.
  4. Que toutes les nominations aux postes de commande de l'état soient nommées par les 2/3 de l'Assemblée nationale. Les juges, les commissaires de toutes sortes, les présidents de sociétés d'État.
  5. Que les lignes de parti soient abolies. Cela forcerait le consensus sur des questions importantes et éliminerait les favoritismes idéologiques.
  6. Que le gouvernement ne puisse pas forcer le processus pour faire adopter ses lois (le bâillon), sauf en cas d'urgence bien définie.
  7. Que les députés n'aient plus l'immunité parlementaire et qu'ils assument entièrement leur propos. Cela éviterait les dérives et permettrait la prudence et le respect au lieu d'un président qui tranche dans le politiquement correct de chaque mot, ce qui est plutôt puéril. Ce sont des adultes qui doivent mesurer leurs propos.
  8. Que le mode de scrutin soit proportionnel. Pour en finir avec les déséquilibres entre le nombre de votes et la représentation électorale. 
  9. Que si un politicien change de parti en cours de mandat, il doit démissionner et se représenter en élection partielle sous l'autre bannière. Sauf s'il siège comme indépendant. 
  10. Que les politiciens n'aient plus droit à aucune indemnité de départ pour quelques motifs que ce soit, comme tous les autres citoyens du Québec. Les politiciens feront comme tout le monde et prendront une assurance, ça existe!
  11. Que les délibérations du Conseil des ministres soient diffusées puisqu'ils nous sont tous redevables de leurs décisions. Voilà un début de transparence.
  12. Que le discours du budget soit sur 2 ans au maximum, compte tenu qu'on ne sait pas ce qui adviendra dans une semaine. Cesser de nous annoncer des mesures dans 5 ans si tout va bien, madame la marquise!
  13. Que les bottines suivent les babines. Toutes les paroles creuses et les vœux pieux ne donnent rien si la résultante dans les faits n'est pas à la hauteur de la réclame. 

mercredi 23 mars 2016

Comment collectaient-ils leur argent?

Une question me turlupine depuis plusieurs jours: «si Nathalie Normandeau s'est fait pogner par l'UPAC et accuser de complot, fraudes et abus de confiance, était-elle la seule à avoir agi de la sorte?»

J'ai décidé de faire la liste des ministres de John James Charest durant cette période et je me demande s'ils auront le courage de dévoiler comment eux et elles ont récolté leur objectif de financement ministériel de 1000,000$ par année. Pour si retrouver, je mettrai en gras ceux qui siègent encore à l'Assemblée nationale et en rouge ceux qui ont été ministre durant cette période.

La 37e législature du 4 juin 2003 au 21 février 2007
John James Charest, premier ministre
Pierre Corbeil, Nathalie Normandeau, Line Beauchamp, Benoit Pelletier, Jean-Marc Fournier, Thomas Mulcair, Lawrence Bergman, Michelle Courchesne, Laurent Lessard, Geoffrey Kelley, Michel Després, Margeret Delisle, Françoise Gauthier, Claude Béchard, Michel Audet, Julie Boulet, Carole Théberge, Sam Hamad, Monique Jérôme-Forget, Philippe Couillard, Pierre Reid, Yves Séguin, Raymond Bachand, Yvon Vallières, Monique Gagnon-Tremblay, Jacques Dupuis, Marc Bellemare, Yvon Marcoux, Henri-François Gautrin, Jacques Chagnon.

La 38e législature du 26 mars 2007 au 5 novembre 2008
John James Charest, premier ministre
Christine St-Pierre, Nathalie Normandeau, Line Beauchamp, Benoit Pelletier, Jean-Marc Fournier, Michelle Courchesne, Laurent Lessard, Philippe Couillard, Yves Bolduc, Claude Béchard, Julie Boulet, Sam Hamad, Monique Jérôme-Forget, Yolande James, Raymond Bachand, Monique Gagnon-Tremblay, Marguerite Blais, Jacques Dupuis.

La 39e législature du 8 décembre 2008 au 1er août 2012
John James Charest, premier ministre
Pierre Corbeil, Christine St-Pierre, Lise Thériault, David Whissell, Robert Dutil, Dominique Vien, Nathalie Normandeau, Line Beauchamp, Pierre Moreau, Serge Simard, Michelle Courchesne, Laurent Lessard, Geoffrey KelleyYves Bolduc, Claude Béchard, Toni Tomassi, Nicole Ménard, Alain Paquet, Julie Boulet, Sam Hamad, Monique Jérôme-Forget, Clément Gignac, Pierre Arcand, Yolande James, Kathleen Weil, Raymond Bachand, Norman MacMillan, Monique Gagnon-Tremblay, Marguerite Blais, Jacques Dupuis, Jean-Marc Fournier.

La 41e législature du Québec du 20 mai 2014 ...
Philippe Couillard, premier ministre
Christine St-PierreLise Thériault, Dominique Vien, Pierre Paradis, François Blais, Pierre Moreau, Stéphanie Vallée, Geoffrey KelleyYves Bolduc, Gaétan Barrette, Julie Boulet, Laurent Lessard, Sam Hamad, Robert Poëti, Francine Charbonneau, Pierre Arcand, Martin Coiteux, Kathleen Weil, Hélène David, Jean D'Amour, Carlos Leitäo, Luc Blanchette, Jean-Marc Fournier,  Luc Fortin, Lucie Charlebois, Jean-Denis Girard, Jacques Daoust, David Heurtel.

Alors nous avons 4 députés actuels qui ont été ministres durant la période visée:
Pierre Reid, Jacques Chagnon, Serge Simard et Nicole Ménard.

Nous avons 12 ministres actuels qui ont été ministres dans la période visée:
Philippe Couillard, Christine St-Pierre, Lise Thériault, Dominique Vien,
Pierre Moreau, Geoffrey Kelley, Julie Boulet, Laurent Lessard,
Sam Hamad, Pierre Arcand, Kathleen Weil, Jean-Marc Fournier.

Donc chacune de ces personnes doit nous dire et nous démontrer comment ils ont collecté leurs fonds pour remplir les exigences des campagnes ministérielles de financement sectoriel de 100,000$ exigé par John James Charest.

À la lumière des faits, nous les croirons ou pas!

Nous pouvons comprendre la frilosité de Jacques Chagnon sur le sujet, car comme président de l'Assemblée nationale, il joue gros. Si ce n'est pas un conflit d'intérêts, je me demande ce que c'est d'autre!

On veut pas juste le savoir, on veut le voir!

On dit qu'une image vaut mille mots, voici un complément d'information pertinente:


Donc 14 des ministres concernées figurent dans ceux qui ont voté contre la tenue de la Commission Charbonneau. Des 16 ministres qui ont été relevés dans mon texte, les deux absents sont Jacques Chagnon qui présidait les votes et Philippe Couillard qui ne siégeait pas à l'époque.

lundi 21 mars 2016

Le couple Normandeau-Lachance

Qu'elle est belle la politique québécoise avec toutes ses subtilités et ses dessous affriolants un tantinet surprenants! Il faudrait être drôlement naïf pour croire qu'il n'y avait pas une tentative délibérée de cover-up de la part de Renaud Lachance sur les agissements de Nathalie Normandeau dans le financement illicite des libéraux contre des contrats à la firme Roche, si proche des libéraux.
Que dire du déni et de la fausse tentative de nous faire accroire à nous «les caves Québécoises» que le bon premier ministre Philippe Couillard s'en ponce-pilatise en prétendant que le nouveau parti libéral est plus vertueux que Françoise David, voyons donc quelle ignominie!

  • Est-ce que Philippe Couillard a été ministre sous John James Charest en même temps que Nathalie Normandeau? 
  • Est-ce qu'il avait eu le même objectif de campagne de financement ministériel de 100,000$? 
  • Si oui, comment a-t-il atteint son objectif durant ces années-là? 
  • De manière identique à Nathalie Normandeau ou autrement?

Philippe Couillard tente de nous endormir avec sa rhétorique biscornue de crime par association. N'est-ce pas comme avec Arthur Porter? Pourtant, le bon peuple sait qu'il a été ministre en même temps que l'accusée de fraude électorale, ce qui mériterait au moins quelques éclaircissements au lieu du déni fabulatoire auquel il nous a habitués depuis trop longtemps.
Philippe Couillard n'a qu'une tactique: «faites ce que je dis et non ce que je fais». Il exprime «ad nauseam» des amalgames contre le Parti Québécois et son chef, mais se braque quand on lui sert la même médecine...
Il y a évidence que Renaud Lachance doit s'expliquer devant sa tentative délibérée de cacher la vérité. C'est un manquement grave pour un commissaire qui avait le mandat et le devoir de faire la lumière complète sur toute cette magouille libérale qu'il a sciemment tenté de camoufler.
Était-il un proche de Nathalie Normandeau, de John James Charest ou de quelqu'un d'autre pour agir de la sorte? La question est très légitime! Je suspecte une liaison secrète entre Nathalie et Renaud, ce qui expliquerait en partie cette volte-face.
Rien ne nous est permis de croire que devant l'ampleur de la situation loufoque à laquelle nous assistons que le gouvernement libéral actuel, dont je vous le rappelle 12 ministres actuels faisaient partie du gouvernement Charest à la même époque, est au-dessus de ces comportements ancrés dans leur ADN libéral.
Au-delà de la naïveté proverbiale des suiveux libéraux, s'ajoute le crétinisme de ceux qui ne voient aucun lien entre les mêmes pratiques par les mêmes gens. Ce n'est pas de l'aveuglement volontaire, c'est de la complicité.
Faire de la politique autrement, mon œil!
Du temps de Maurice Duplessis, la magouille libérale a été mise au grand jour en 1935.
En 1976, le Parti Québécois a mis fin aux caisses occultes des compagnies qui tenaient le gouvernement par la poche en passant une loi sur le financement politique par des individus identifiés, encore là, les libéraux y étaient fortement opposés.
Puis dans les années du régime Charest, tous les ministres libéraux ont dû remettre en selle le financement occulte à hauteur de 100,000$ par ministre.
En 2012, le gouvernement de Pauline Marois baissa la barre du financement autorisé pour réduire cet effet pervers réinstauré par les libéraux.
En 2016, Philippe Couillard tente de camoufler ses pratiques douteuses pas encore exorcisées dans ses rangs.
La tactique de crier au loup péquiste ne fera pas disparaître ce qui est sur le point de surgir de la tanière libérale.