samedi 25 octobre 2014

L'équipe du Québec en panne

Puisque nous sommes un peuple qui comprend mieux le hockey que la politique, je vais vous présenter en parallèle les déboires du gouvernement du Québec à ceux d'une équipe de hockey.

Depuis le début de la saison le 7 avril, pour certains: les espoirs étaient grands et l'enthousiasme au paroxysme; pour d'autres: le scepticisme était déjà bien ancré et le temps semble leur donner raison.

Le nouveau coach Philippe Couillard annonce la formation de ses trios et d'un premier coup d’œil, on constate que de vieux joueurs improductifs avec compensation sont encore de la formation (Sam Hamad, Laurent Lessard, Jean-Marc Fournier) et que d'autres ont été laissés de côté pour manque de production (Robert Dutil, Marguerite Blais, Julie Boulet).

Le trio santé
Lors de la campagne électorale de pré-saison, le joueur entraineur Philippe Couillard nous promettait un trio à tout casser. Il n'aurait pu aussi bien dire. En effet, depuis que la saison est commencée, ils sont en trait de véritablement tout casser, à tout point de vue que ce soit en santé ou en éducation. On associe souvent les trios à la malbouffe, ici on en a un exemple pétant.

L’ailier gauche Gaétan Barrette peut être considéré comme un mangeux de Puck, car il ne semble pas voir que les autres membres de son équipe sont sur la glace. Comme on dit au hockey, il en mène large. C'est un gros problème pour l'équilibre de toute l'équipe.

L'ailier droit Yves Bolduc est en panne sèche et il accumule gaffe après gaffe sans que cela semble s'arrêter. Il recherche le but adverse et tourne en rond en attendant une passe de l'ailier gauche qui ne viendra jamais. Il décide de retourner au banc sans vraiment être essoufflé.

Le centre Philippe Couillard tape son bâton sur la glace réclamant une passe qui ne vient jamais, car son allier gauche aime bien être en total contrôle de la rondelle.

Le trio économique
C'est le trio le plus décevant de l'équipe. Il est formé de jeunes recrues prometteuses dans le domaine économique junior, mais sans aucune expérience avec le grand club du gouvernement. Ils n'ont pas su s'ajuster aux exigences gouvernementales et ils jouent comme dans leur ancienne équipe avec une vision totalement hors de la dimension qu'exige leur nouvelle fonction.

Le centre Carlos Leitao semble savoir patiner, mais il cherche constamment la rondelle. Son maniement du bâton est lourd et confus et il manque presque toujours sa cible. Il admet volontiers aux journalistes que ses objectifs sont trop optimistes et que ses prévisions ne seront pas atteintes.

L'allier gauche Jacques Daoust est en profonde léthargie et tout ce qu'il touche tourne en pierre. Il est contre-productif à tout point de vue. Il devrait être échangé.

L'ailier extrême droit Martin Coiteux le dur à cuire de ce trio frappe sur tout ce qui bouge. Un véritable goon, comme on dit. Que ce soit un adversaire ou un allié qui passe près de lui et bang, il le frappe. Que fait-il dans cette ligue? Il devrait être banni à vie! Le coach devrait lui parler et vite.

Ce trio est très décevant, il n'a absolument pas commencé à livrer la marchandise. Il promettait de produire et il subit les revirements en continu. Fermeture d'usine, perte d'emploi, augmentation du chômage, et le reste.

Le premier trio féminin
Ce trio de blondes est celui de la distraction, des gaffes et des maladresses chroniques qui font les délices d'Antoine Robitaille dans sa chronique linguistique du Devoir.

Le centre Lise Thériault qui gère avec autant d'efficacité ses points de presse que son ministère, c'est pur plaisir de contempler l’improvisation à son meilleur. Beaucoup de promesse et de coup de gueule, mais malheureusement peu de résultats au bout du compte.

L'ailier gauche Francine Charbonneau ne fait pas moins d'effort que son centre pour nourrir de perronisme à profusion lors de ses points de presse, ou lorsqu'elle s'exprime à l'Assemblée nationale, en bref dès qu'elle ouvre la bouche. Elle fait rapidement état de la totalité de son vocabulaire en peu de mots.

L'ailier droit Christine St-Pierre pousse dans une autre direction, celle de la démagogie et du mensonge; des accusations gratuites pour couvrir ses propres lacunes dans le jeu politique, où elle est bien en deçà des attentes. Forcée par le coach de se rétracter sur les accusations non fondées contre Jean-François Lisée, elle démontre encore une fois son aptitude à tirer hors de la glace, pour faire diversion. Elle n'amuse même plus la foule.

Le deuxième trio féminin
C'est le trio des brunettes, des apparences et de la bonne humeur. Ce sont les Cheerleaders du club.

Le centre Stéphanie Vallée est la joueuse tout va bien, elle gère son ministère comme un cabinet d'avocat qui sait trainer en longueur les dossiers pour que ça coute plus cher aux con-tribuables. Les Guy Turcotte et Richard Bain peuvent dormir tranquilles.

L'ailier gauche Kathleen Weil est la ministre de tout le monde est bon et tout le monde est gentil. Chaque religion et chaque coutume en découlant peuvent prendre vie au Québec terre d'accueil des terroristes et des intégristes en tout genre. Le multiculturalisme de Trudeau père à son meilleur! On recule juste de 40 ans, mais pas grave les religions y pourvoiront, car Dieu voit tout!

L'ailier droit Hélène David est la spécialiste du discours vide comme ses actions en culture. Le lâcher-prise est pour elle un mode de vie et le laisser-faire une doctrine. Une vraie libérale quoi!

Le trio de confrontation
Ce trio est là pour faire bouger les journalistes, les faire courir au point de les mettre en forme. Ils sont la pour faire diversion et nous faire perdre de vue les piètres déboires des autres trios improductifs de cette équipe de catégorie peewee.

Le centre Pierre Moreau est le spécialiste des attaques frontales puisque fort en gueule. Il aime ça brasser et montrer qu'il n'a pas peur de personne, et il sait très bien fuir en tout terrain, devant des manifestants. Son jeu est double: il dit des choses en apparence sensées, puis il pose des gestes inconsidérés et à peine réfléchis.

L'ailier gauche David Heurtel est le menteur de l'équipe. N'écoutez pas ce qu'il dit, mais voyez ce qu'il fait. Quand un juge de la Cour supérieure dément ses affirmations, on peut mettre en doute sa façon de travailler.

L'ailier droit Robert Poëti est le bon gars qui aime ça brasser de la marde et si tout va bien, il va fournir la marde. Le transport des capitaux dans les coffres de son parti est sa principale tâche. Pour les routes en dépravation et les ponts qui s'écroulent, bonne chance avec son successeur.

Les plombiers
Tous les autres qui profitent des avantages ministériels et qui n’ont pour l'instant pas fait trop de gaffes connues.

Tout ce beau monde garde le club dans le bas du classement des gouvernements qui travaillent en principe pour le peuple qui les a élus. Nous sommes à la prise de conscience du mal que les Québécois se sont offert le 7 avril 2014.

Il va falloir que le coach Couillard remanie ses trios et rapidement, qu'il change son plan de match, ou plutôt qu'il en établisse un pour la prospérité de tous les Québécois, car celui de l'austérité et du démantèlement de tout ce qui fonctionne au Québec n'est pas encore irréversiblement réalisé.

Bonne journée quand même,

mercredi 8 octobre 2014

L'art de chercher l'attention en politique

Bonjour amis souverainistes,

Un des besoins fondamentaux dans la vie de tout être humain est ce désir d'être reconnu à tout prix. Certains des plus grands criminels sont prêts à commettre leurs actes juste pour faire la première page des journaux. Il en va de même des politiciens, qu'on surnomme parfois à raison des petits kids Kodak. Ils sont toujours là pour prendre des photos pour se faire bien voir.

D'autres lancent des bombes médiatiques, des nouvelles quoi? Par exemple, des accusations gratuites ou des allégations malfaisantes (le but était de faire mal) contre un politicien ou contre un parti. Quelques exemples:
  1. Une semaine avant la fin de la campagne électorale, Alain Gravel nous révèle en grande pompe l'affidavit d'un détracteur anonyme qui prétend ceci ou cela, aucun moyen de vérifier ses dires, mais qu’importe le mal est fait et le but visé est largement atteint. Aucune suite n'y sera donnée, hormis la crédibilité d'Alain Gravel qui en sera entaché à tout jamais.
  2. Jacques Duchesneau, alors député, qui lance des insinuations malveillantes à l'endroit d'André Boisclair, alors délégué général à New York pour le Gouvernement en place. Ici, la cause se retrouve devant les tribunaux pour diffamations et atteinte à la réputation.
  3. Christine St-Pierre avance des allégations non fondées contre l'utilisation des fonds publics de Jean-François Lisée, alors qu'il était ministre des Relations internationales, et qui a dû se rétracter devant la menace d'être elle aussi poursuivie. Sage décision de sa part.
  4. Jean-François Lisée qui met sur la place publique devant les médias son malaise personnel envers un collègue qui détient un actionnariat important dans le monde médiatique au Québec. Ici aucune rétractation ni aucune poursuite en vue, mais le mal est fait et le but est visé.
C'est à se demander si le besoin de se faire valoir est plus important que de servir une cause. En effet, ces opérations de salissage servent qui au juste, et à quelle fin? Un être le moindrement au courant de la « game » qui se joue au Parti Québécois pour l’obtention du titre suprême saura assez rapidement déceler les stratagèmes de ces actions aussi mal calculés que prévisibles.

Il ne faut pas être scandalisés de voir de telles choses arriver, cela s'est fait lors de toutes les campagnes à la chefferie de tous les partis et de tout temps. Par exemple, les campagnes de Robert Bourassa en 1970, de Pierre-Marc Johnson en 1985, de Jean Charest en 1998, d'André Boisclair en 2005, de Pauline Marois en 2007, de Gilles Taillon en 2009, de Philippe Couillard en 2013 ont toutes menées à des rivalités permanentes par la suite. Que ces élections comme chef aient été des couronnements ou de véritables campagnes à la chefferie, le résultat est à peu de choses près le même, des inimitiés sont nées.

Ici le cas de figure est différent, la tactique qui a su faire perdre les élections au Gouvernement minoritaire du Parti Québécois est utilisée par de petits politiciens qui n'ont d'envergure que leur égo et leur soif du pouvoir. En bref, se servir avant de servir.

On pourra faire miroiter que la question de détenir du contrôle dans les médias se pose, il n'en demeure pas moins que la poser uniquement contre un unique candidat, et de son camp par surcroit, est plutôt disgracieux et de très mauvais goût. Les gens éclairés ne lui pardonneront jamais.

On se souviendra de la véridique phrase lapidaire de Jacques Parizeau le soir du référendum de 1995, elle est encore dans les mémoires de tous et elle lui collera à la peau toute sa vie durant. Pas parce qu'elle était fausse, au contraire, les faits ont été corroborés et prouvés, mais parce que le message était donné de la mauvaise façon et surtout au mauvais moment. Dans l'émotivité d'une telle soirée, le silence aurait été d'or.

La sortie médiatique de Jean-François Lisée arrange bien des gens, notamment les adversaires libéraux qui voient d'un très bon œil le braquage des projecteurs médiatiques sur autre chose que leurs propres incompétences et qui demeurent à l’abri, bien pénard dans l'ombre de cette saga offerte par l'ennemi péquiste.

Le mal est fait, le but est atteint, mais voyons les effets pervers à présent. La Coalition Avenir Québec surfe sur cette manne également et elle enclenche une véritable chasse aux sorcières dont elle est la marque de commerce depuis toujours. Québec Solidaire se régale aussi de manger une autre bouchée du Parti Québécois, une occasion en or gracieuseté de qui? Québec Solidaire est solidaire de toutes les causes pour autant que ces causes soient de nuire au Parti Québécois et de rien d'autre.

Les médias fédéralistes, eux? L'omnipotence de GESCA et de RADIO-CANADA qui nous martèle ad nauseam leur propagande fédéraliste trompeuse et mensongère à tour de bras et à chaque occasion. Ça, c'est correct! Mais un Pierre-Karl Péladeau qui dit simplement le poing en l'air: «on veut un pays» et là, c'est inadmissible, il faut le réduire au silence. C'est odieux! Quel scandale! Quelle infamie! Vite qu'on allume le bûcher! Ce n'est pas nécessaire, nos amis du Parti Québécois s'en chargent!

Les grands perdants dans tout cela sont:
  1. L'image de la cause souverainiste.
    Elle est encore entachée par quelque chose qui vient de notre propre camp. Se donner des munitions c'est bien, les fournir à l'ennemi c'est très mal calculé, voire stupide. Comme si notre pente à remonter n'était pas assez ardue, qu'il faut aider l'ennemi en lui prêtant notre flanc une fois de plus!
  2. L'unité du Parti Québécois.
    Vous aurez beau faire tout les colloques, congrès, Conseil nationaux que vous voudrez pour vos flatter les bedaines entre vous, vous dire comment vous êtes bons et comment vous êtes fins. Ça ne passe pas la porte de votre assemblée et dans la population, les "outsiders" que nous sommes, nous voyons la discorde et le manque de cohésion et nous avons de la difficulté à vous croire être une si bonne équipe telle que vous voulez nous faire accroire.
  3. La crédibilité d'un homme.
    Un homme qu'on pensait être notre allié. Mais puisque son questionnement personnel est devenu savamment public par un beau vendredi après-midi, par hasard juste avant le Conseil national du Parti Québécois, tout cela nous laisse de glaces.
    Comble de la suffisante et du mauvais "timing", il annonce en grande pompe la sortie de son livre, pour nous expliquer, à nous les ignares qui n'avons rien compris, les pourquoi et les comment de la défaite électorale.Un livre qui passionnera assurément un Jean Lapierre friand de ce genre de munition pour encore plus nous enfoncer notre petitesse dans notre coeur meurtri.

Quand la faim est plus grande que la fin, on assiste à ce genre d'enlisement dans vous savez quoi.